L'agent de la D.G.S.I. vendait ses informations sur le Darknet

Haurus, l’ex-policier vendait des informations sur le Darknet. Le lieu de tous les trafics, réseaux bien connus de tous ceux qui veulent dissimuler leur adresse IP. Toujours pour de sombres raisons. Cet anonymat est un refuge pour délinquants ou les... espions. C’est le cas de cet ex policier « Haurus », agent de la DGSI. Il vendait des informations tirées de fichiers de police.
Une annonce ambiguë
« Je suis Haurus, la quarantaine, initié aux arts divinatoires de l'informatique depuis quelques années. J'espère me nourrir de votre connaissance et qui sait… me faire de l'argent ! Participer à ce joyeux bordel sera aussi un plaisir ! À très vite. » Voilà comment l'agent de la D.G.S.I. vendait ses informations, issu des rangs de la Direction générale de la sécurité intérieure, se présentait sous le pseudonyme de la divinité égyptienne Horus. Habillement, il prospectait sur le darknet.
D’abord condamné puis remis en liberté
J.G. ex brigadier de police, issu d’une unité antiterroriste, affecté à la division « J », branche judiciaire du renseignement intérieur, est, aujourd’hui; interdit d’exercer. Il aurait vendu au milieu marseillais des informations délicates notamment des localisations de téléphones portables, mais, aussi, indications tirées de fichiers protégés de la police. Ces délicats indices auraient pu servir, pour éclairer des règlements de comptes dans le milieu marseillais particulièrement le 5 avril 2018, envers une figure montante du narco banditisme. Ce dernier abattu avec son lieutenant peu de temps après sa sortie de prison.
Détenu avec ses anciens interpellés
Fin septembre 2018, le fameux « Haurus », à la demande d’un juge de Nanterre avait été placé en détention provisoire à Fleury-Mérogis. Mais, coup du sort, l'indélicat s’est retrouvé en compagnie des terroristes qu'il avait lui-même... interpellés. Mais, selon lui, il n'était pas « pas mal intentionné » et s’est vite défendu de ne pas avoir discuté avec eux. Pour se justifier, l’ex agent de la D.G.S.I. affirme n’avoir été en contact avec un seul interlocuteur pour la vente d'informations. Ce dernier a été, lui aussi, placé en détention.
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" Je me suis fourvoyé... "
« J'ai fait ces choses-là pour de l'argent, j'étais dans un engrenage, fébrile psychologiquement mais j'ai été intraitable sur la matière terroriste », Ainsi, le 17 octobre dernier, il comparaissait pour corruption et association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en bande organisée. Pour sa défense, il a reconnu : « J'ai manqué totalement à la moralité, j'ai conscience à quel point je me suis fourvoyé ». Mais, il a vite reconnu avoir « dévoyé son service et ses collègues qui font un travail extraordinaire ».
Informations monnayées
Mais, aujourd’hui, cet ex-policier en butte avec d’importantes problèmes d'argent, doit rembourser des dettes colossales. D‘où sa démarche et les négociations de ses informations. Un stratagème qui, souvent, lui rapportait plusieurs milliers d’Euros mensuels, les transactions, ayant lieu en bitcoins. Pour conclure sa défense il a même assuré : "... ne pas être rentré à la D.G.S.I. pour commettre des délits, je m'y suis investi », Parmi les informations personnelles qu’il aurait vendues, la révélation d’informations identitaires des personnes notamment sur la vie privée afin de leur nuire.
Mettre à jour faits et gestes
Plus grave, l'agent de la D.G.S.I. vendait ses informations ayant eu accès à la plateforme nationale des interceptions judiciaires. C'est là que passent la quasi-totalité des demandes d'écoutes. Fadettes, identification de numéros et de géolocalisation s'inscrivent dans ce service. Haurus aurait proposé de suivre les déplacements d'un téléphone portable, détournant par ingérence et à des fins criminelles les moyens de l'État. Une bonne inopportunité pour mettre à jour les faits et gestes des membres des gangs adverses. Enfin, l'on comprend pourquoi certains se sont adressés à ses " bons offices "...