Le rôle des médecins étrangers dans les spécialités hospitalières

Publié le dimanche 9 février 2025Rédigé par Jean-Marc Lacoste
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En France, notre système de santé fait face à une crise de plus en plus profonde, notamment dans certaines spécialités hospitalières qui peinent à recruter des médecins. Alors que de nombreuses régions, en particulier les zones rurales et les petites villes, souffrent d’un manque de praticiens, les médecins français, nombreux à se former dans ces spécialités, préfèrent souvent s’orienter vers des carrières libérales. France Monsieur a mené l’enquête

Originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique ou d’Asie

Cette tendance inquiétante nous conduit à une situation où certaines spécialités hospitalières sont désertées. Elles laissent trop de services essentiels en difficulté. En réponse à cette pénurie, la France se tourne de plus en plus vers les médecins étrangers pour combler les vides. Ces professionnels étrangers, en grande partie originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique ou d’Asie, investissent principalement les secteurs où les besoins sont les plus pressants. Ils prennent souvent des postes dans des hôpitaux publics, en particulier dans des spécialités comme la médecine générale, la pédiatrie, la chirurgie ou encore l'anesthésie-réanimation, particulièrement touchées par cette pénurie. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les établissements publics, offrant des conditions de travail parfois moins attrayantes que celles du secteur privé. Les médecins étrangers sont ainsi appelés à combler une grande partie de ce vide, jouant un rôle important pour maintenir l’accès aux soins dans des zones où les médecins français préfèrent, eux, s’établir en libéral. La pratique libérale, avec ses avantages en termes de rémunération et d’autonomie, semble souvent plus séduisante que la gestion d’un emploi hospitalier, comportant des horaires lourds, des pressions administratives et une rémunération relativement moins élevée.

Revoir l’organisation du travail à l’hôpital...

Mais, cette situation complexe suscite de nombreux débats. D’un côté, cette présence de médecins étrangers permet d’assurer une certaine continuité des soins et de limiter la fermeture de services vitaux. Cependant, de l’autre, cette dépendance croissante vis-à-vis de ces professionnels étrangers soulève des questions sur l’attractivité du système hospitalier français et sur la gestion à long terme de la santé publique. Si la France accueille ces spécialistes, il est important de se poser la question des conditions dans lesquelles ils exercent et de leur intégration dans le système. Par ailleurs, l’attrait pour les carrières libérales chez les médecins français met en lumière les réformes nécessaires pour réconcilier les deux secteurs ( public et privé ) et pour garantir que l’ensemble des citoyens puissent bénéficier de soins de qualité, quel que soit leur lieu de vie. Face à cette situation, plusieurs mesures ont été proposées pour améliorer la situation. Premièrement, il est question de revoir l’organisation du travail à l’hôpital, de renforcer les incitations pour les jeunes médecins à exercer dans des spécialités hospitalières moins attractives, mais aussi, de repenser le financement du système de santé. Toutefois, ces changements prennent du temps et nécessitent une volonté politique forte pour assurer une réelle égalité d’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.

Réformer en profondeur notre secteur hospitalier

Enfin, le recours aux médecins étrangers est donc une solution temporaire mais nécessaire pour pallier cette pénurie de praticiens, tout en soulevant des enjeux plus larges. Ceux qui concernent la répartition des médecins, leurs conditions de travail et l’avenir du système de santé français. Dans cette période de transition, il est vital de ne pas perdre de vue la nécessité de réformer en profondeur notre secteur hospitalier afin d’éviter une dépendance accrue aux médecins venus de l’étranger et de garantir un avenir durable à la santé publique en France.

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